Comment choisir son entrepôt logistique ?

Afin d’optimiser au mieux la chaîne d’approvisionnement, toute structure doit prêter une attention particulière au choix de son entrepôt de stockage.
Cette sélection repose sur plusieurs paramètres : l’emplacement, la taille, les équipements, la sécurité et la capacité à soutenir la croissance future.
Dans cet article, il est proposé d’examiner de manière détaillée l’ensemble de ces critères. L’objectif est d’offrir un panorama complet pour guider chaque professionnel dans son choix d’entreposage.

1. Les types d’entrepôts et leurs spécificités

Le mot « entrepôt » recouvre de nombreuses réalités, car il existe différents formats destinés à des usages précis. Il est essentiel de bien distinguer ces variantes afin d’opter pour l’espace le plus adapté.

L’entrepôt de production

Cet entrepôt est généralement implanté à proximité immédiate du lieu de fabrication. Son rôle est de stocker les produits finis ou de servir de stock tampon pour fluidifier la chaîne de production.

Son intérêt : réduire les déplacements, gérer les flux de fabrication et assurer une régulation des ressources. Cela permet notamment de conserver une certaine souplesse face aux variations de la demande.

L’entrepôt de distribution

L’entrepôt de distribution facilite la gestion rapide des flux et sert de relais entre le producteur et les points de vente ou les clients finaux. Les marchandises y demeurent pour une durée relativement courte, avant d’être redistribuées vers leur destination.

L’entrepôt terminal

Parfois appelé « plateforme terminale », il s’agit du dernier point de transit avant l’expédition définitive des produits vers les distributeurs ou les consommateurs.

Il est souvent positionné près des grandes infrastructures de transport (ports, aéroports, centres de distribution) pour acheminer rapidement les articles. Ce type d’entrepôt est notamment adopté par les grandes firmes ayant besoin d’un niveau de service élevé.

Autres typologies possibles

Au-delà de ces trois grandes catégories, il existe plusieurs adaptations :

  • Entrepôt logistique : il répond généralement à des exigences strictes en matière de stockage et de distribution, avec des prestations intégrées (manutention, transport, suivi numérique, etc.).
  • Entrepôt frigorifique : privilégié pour conserver des marchandises nécessitant une température contrôlée, comme les denrées périssables ou les produits pharmaceutiques.
  • Entrepôt de stockage traditionnel : utilisé pour le stockage sur le moyen ou long terme, sans opérations logistiques complexes.

2. Identifier précisément ses besoins

Avant d’entamer la recherche d’un entrepôt ou d’un local d’activités, il est indispensable de clarifier ses objectifs logistiques. Cette démarche garantit un choix cohérent à long terme.

Quelques éléments à vérifier :

  • Nature des marchandises : volumineuses, fragiles, périssables, soumis à des normes spécifiques ?
  • Saisonnalité : existe-t-il des pics de demande à certaines périodes ?
  • Évolution projetée : la société anticipe-t-elle une augmentation du volume à traiter ?
  • Niveau de service : rapidité de préparation de commandes, gestion d’envois en flux tendu, etc.

À noter : la bonne définition de ces points oriente non seulement le choix de la taille de l’entrepôt, mais aussi l’emplacement optimal par rapport aux clients et aux fournisseurs.

3. L’importance de la localisation

Le positionnement géographique d’un entrepôt est un paramètre clé, car il influence directement les coûts de transport, les délais de livraison et, parfois, la réputation de l’entreprise. Le lieu idéal doit équilibrer disponibilité foncière, accès routiers et proximité du bassin de consommation.

Proximité des clients et fournisseurs

Plus l’entrepôt se situe près des zones de distribution, plus les délais de livraison se réduisent. Certains acteurs n’hésitent pas à louer un local stratégique là où ils projettent de développer un marché, afin d’assurer une meilleure satisfaction client et de conquérir rapidement la zone ciblée.

Accessibilité et infrastructures de transport

L’accessibilité est une donnée essentielle. Un entrepôt proche des grands axes routiers, des lignes ferroviaires ou des ports fluviaux et maritimes offre une fluidité appréciable pour l’entrée et la sortie des marchandises. Lorsque des expéditions internationales sont prévues, la proximité d’un aéroport peut devenir un atout déterminant.

Coût de la localisation

Plus on se rapproche d’un centre urbain ou d’une plateforme de distribution majeure, plus le coût d’acquisition ou de location de l’entrepôt tend à augmenter. Il est souvent préférable d’investir un peu plus sur l’emplacement pour réduire les frais de transport à moyen ou long terme.

Le juste équilibre se trouve en comparant plusieurs options, en tenant compte de la nature de l’activité et de la marge de manœuvre budgétaire.

« Les pures plateformes logistiques, où les marchandises effectuent un passage éclair de seulement quelques heures, représentaient quant à elles 4 % des EPL. Une part amenée à augmenter sous l’effet du développement du e-commerce et de l’accroissement des besoins en plateformes logistiques situées au plus proche du consommateur final. »

Bon à savoir : selon certaines études, la plupart des entrepôts et plateformes logistiques stockent les marchandises entre une semaine et trois mois.
Cette durée de stockage intermédiaire peut influencer le choix de la localisation, notamment lorsqu’il s’agit de réduire les coûts de transport.

4. Choisir la taille adéquate

La dimension de l’entrepôt est un facteur déterminant pour éviter de se retrouver avec un espace vacant ou, au contraire, insuffisant. Son évaluation passe par plusieurs critères :

  • Volume de marchandises : évaluer la quantité à entreposer simultanément.
  • Typologie des produits : encombrants, empilables, réclamant une manutention spécifique.
  • Hauteur sous plafond : optimiser le stockage vertical permet de limiter la surface au sol requise.
  • Amplitude de variation : si l’activité est saisonnière, un entrepôt flexible ou modulable peut être plus judicieux.

À noter : Un excès de place fait payer un loyer ou un coût d’exploitation plus élevé pour un espace inutilisé. Inversement, un local trop exigu pourrait freiner le développement futur.

5. Assurer la sécurité et respecter les normes

Un entrepôt doit être conforme à des standards de protection. La sécurisation des marchandises, des employés et la satisfaction aux réglementations légales sont autant de gages de fiabilité.

Points clés à vérifier :

  • Systèmes de surveillance : caméras, alarmes, badges d’accès.
  • Normes incendie : sprinklers, détecteurs, plans d’évacuation.
  • Contraintes spécifiques : température contrôlée, taux d’humidité, ventilation, etc. selon les produits stockés.

Important : veiller à la présence d’un personnel de sécurité ou d’une surveillance externalisée peut être crucial pour les entreprises stockant des marchandises de forte valeur.

6. Les coûts liés à l’entrepôt

Le budget global englobe différents postes de dépenses. Une analyse détaillée permet d’anticiper et de comparer plusieurs offres en toute transparence.

Loyer ou acquisition

Le loyer représente souvent l’un des postes majeurs de dépense. Il varie selon la localisation (urbaine, périurbaine, zone industrielle), la surface, l’état du bâtiment et les services inclus. La possibilité d’acheter un local existe également, bien qu’elle mobilise un investissement initial souvent plus conséquent.
Cette stratégie peut toutefois s’avérer rentable à long terme.

Charges opérationnelles

Les frais d’énergie (électricité, chauffage, climatisation) s’additionnent à ceux de la maintenance, de l’entretien des abords, ou encore des éventuels services de sécurité. Une bonne isolation thermique et un éclairage optimisé (LED) peuvent réduire significativement la facture énergétique. Certains entrepôts profitent même d’installations solaires pour diminuer leur empreinte carbone.

Équipements et main-d’œuvre

Les coûts peuvent aussi inclure l’installation de quais de chargement, l’achat de chariots élévateurs ou de systèmes de gestion informatisés (WMS). Le facteur humain compte également : un entrepôt plus vaste implique plus de personnel pour le manutentionner, tandis qu’un espace trop petit pourrait entraîner des surcoûts logistiques (temps d’attente, manipulations multiples).

7. Infrastructures et équipements essentiels

Dans un entrepôt, il est fondamental de disposer d’infrastructures de base de qualité, pour garantir une productivité optimale.

Qualité du bâtiment

Un bâtiment bien entretenu réduit le risque de dégradation des stocks et contribue au confort de travail des équipes. L’état de la toiture, du sol et des murs sont à vérifier attentivement, de même que la conformité aux normes en vigueur. À long terme, un local plus onéreux à l’achat ou la location, mais en excellent état, peut s’avérer plus économique.

Quais de chargement et aires de manœuvre

Les quais facilitent considérablement le chargement et le déchargement des camions. Un entrepôt bien équipé dispose de rampes adaptées aux différents types de véhicules. À l’extérieur, l’espace doit être suffisamment large pour la circulation des poids lourds, la réalisation des manœuvres, et l’éventuel stationnement de longue durée.

Espaces administratifs

De nombreuses structures privilégient un lieu offrant aussi des bureaux, pour accueillir une partie du personnel administratif (planification, gestion des stocks, service commercial). Cette configuration intégrée apporte un gain de temps, puisqu’il n’est pas nécessaire de faire des allers-retours incessants entre deux sites distincts.

8. Les enjeux environnementaux

De plus en plus de sociétés intègrent des démarches écologiques dans leur stratégie logistique. Les enjeux environnementaux sont désormais pris en compte dans la conception et l’exploitation d’un entrepôt. Certains bâtiments sont certifiés LEED ou BREEAM, gage d’une efficacité énergétique et d’une performance environnementale supérieures.

Quels bénéfices ?

  • Réduction de la consommation d’énergie (isolation, éclairage basse consommation…)
  • Amélioration de l’image de marque de l’entreprise
  • Diminution des émissions de CO2, notamment via l’usage d’énergies renouvelables (panneaux solaires, géothermie…)

Attention : même si ces entrepôts requièrent parfois un surcoût initial, leur exploitation peut s’avérer bien plus économe sur le long terme, tout en répondant aux attentes d’un public de plus en plus sensible aux questions environnementales.

FAQ – Questions fréquentes sur le choix d’un entrepôt logistique

Question 1 : Quelle est la différence entre un entrepôt logistique et un entrepôt de stockage classique ?

Les deux notions recouvrent des réalités différentes. L’entrepôt logistique inclut généralement des services supplémentaires : préparation de commandes, étiquetage, cross-docking, consolidation des flux, etc.

Un entrepôt de stockage classique se concentre quant à lui sur le rangement pur et simple des marchandises, pour une durée plus ou moins longue.

Question 2 : Pourquoi l’emplacement est-il si déterminant ?

L’emplacement influence les coûts de transport, la vitesse de livraison et l’efficacité globale de la chaîne d’approvisionnement. Un local mal positionné peut générer des frais supplémentaires en carburant, en péages, en manutention, et rallonger les délais de livraison. Au contraire, un entrepôt idéalement situé offre une meilleure réactivité et un accès aisé aux grandes voies de communication.

Question 3 : Comment estimer la taille nécessaire ?

Cela dépend du volume de marchandises, de la nature des produits (empilables, fragiles, imposants), du temps de stockage et des fluctuations de l’activité.
Il est conseillé de réaliser un calcul basé sur les prévisions de stocks, les pics saisonniers et la croissance attendue. Il peut être également judicieux de prévoir une marge pour faire face à l’augmentation future des flux.

Question 4 : Quelles normes de sécurité sont primordiales dans un entrepôt ?

Des systèmes de vidéosurveillance, d’alarmes, de contrôle d’accès sont souvent installés. La conformité aux normes incendie (sprinklers, détecteurs, extincteurs) est indispensable. Pour certains secteurs (pharmaceutique, agroalimentaire), des règles strictes s’appliquent en matière de température contrôlée, d’hygiène et de ventilation.

Question 5 : Quel budget prévoir au-delà du loyer ou de l’achat ?

Il faut prendre en compte les coûts opérationnels (entretien, énergie, maintenance), la mise en place d’équipements spécifiques (quais de chargement, racks de stockage, solutions de gestion). L’ajustement de la main-d’œuvre est également un paramètre crucial pour la rentabilité et la fluidité de la logistique.

Question 6 : Les certifications environnementales sont-elles réellement avantageuses ?

Bien qu’elles entraînent parfois des coûts d’installation et d’équipements plus élevés, elles améliorent la performance énergétique et réduisent l’impact sur l’environnement. Les économies réalisées sur le long terme, ainsi que l’image positive associée, en font un investissement apprécié par de nombreuses entreprises.

Question 7 : Peut-on confier la recherche d’un entrepôt à un prestataire ?

Oui, il est tout à fait possible de solliciter des cabinets spécialisés en immobilier d’entreprise. Ces experts connaissent bien le marché, identifient les opportunités et peuvent négocier des conditions intéressantes. De plus, des plateformes logistiques offrent parfois des solutions « clés en main » avec des services mutualisés.

Question 8 : Qu’en est-il de l’entretien et de la maintenance du bâtiment ?

Tout dépend du contrat de location et des obligations contractuelles. Dans certains cas, le locataire prend en charge l’entretien courant, tandis que le propriétaire se consacre aux gros travaux. Il est indispensable de clarifier les responsabilités en amont.

Question 9 : Que faire si l’activité connaît une forte saisonnalité ?

Dans ce cas, il est recommandé de choisir un entrepôt modulable, ou de s’orienter vers la mutualisation de l’espace via des prestataires logistiques. Certains entrepôts proposent des formules flexibles permettant de faire varier la surface selon les besoins saisonniers.

Question 10 : Comment gérer les problèmes de circulation sur site ?

La création de zones de chargement, de déchargement et de voies de circulation internes bien délimitées est déterminante. Des aires de manœuvre adaptées diminuent les risques d’accident, améliorent la fluidité et optimisent le temps de travail des caristes.

Question 11 : Les petites structures peuvent-elles externaliser leur logistique ?

Absolument, de nombreux prestataires (3PL) proposent à présent des services adaptés aux TPE-PME, y compris pour les phases de stockage et de distribution. L’externalisation aide à réduire l’investissement initial, tout en profitant d’expertises professionnelles et d’une flexibilité appréciable.

Julien

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