Salarié, est ce que je peux avoir une entreprise individuelle à cotés ?

Lorsque l’on est salarié, il peut être tentant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale pour développer une activité complémentaire ou préparer sa reconversion professionnelle.

La question se pose alors : peut-on être salarié et avoir une entreprise individuelle en même temps ? La réponse est oui, sous certaines conditions.

Peut-on être salarié et avoir une entreprise individuelle

Les conditions à respecter pour cumuler salariat et entreprise individuelle

Afin de concilier salariat et statut d’entrepreneur individuel, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs aspects juridiques et professionnels.

Voici les principales précautions à observer :

  • Demander l’autorisation de son employeur : Si votre contrat de travail comporte une clause d’exclusivité ou de non-concurrence, vous devez impérativement demander l’accord de votre employeur avant de créer une entreprise individuelle.
  • Ne pas exercer d’activité concurrente : Même sans clause explicite dans votre contrat, il est interdit de développer une activité qui entre en concurrence directe avec celle de votre employeur. Cette règle s’applique également si vous quittez votre emploi : une durée de carence peut être imposée par votre ex-employeur pour éviter toute concurrence déloyale.
  • Vérifier les règles spécifiques à sa convention collective : Certaines conventions collectives peuvent contenir des dispositions particulières concernant la création d’une entreprise individuelle par un salarié. Prenez le temps de consulter ces clauses pour connaître vos droits et obligations.

Principaux enjeux d’une double activité salariée et entrepreneuriale

Mener de front son activité de salarié et celle d’entrepreneur individuel présente plusieurs avantages et défis.

Tout d’abord, cumuler deux activités permet de diversifier ses sources de revenus, ce qui peut s’avérer particulièrement utile en cas de difficultés économiques dans un secteur d’activité ou de baisse des revenus tirés de l’entreprise individuelle.

Le fait de travailler pour soi-même offre également plus de flexibilité et de liberté pour choisir ses missions et orienter son travail selon ses envies ou ses compétences.

Cependant, il ne faut pas négliger les contraintes liées à cette double activité. En effet, gérer son emploi du temps, jongler entre les deadlines imposées par son employeur et celles de ses clients, et assumer toutes les responsabilités administratives inhérentes à l’entreprise individuelle sont autant de tâches complexes.

Être salarié et entrepreneur impose de respecter certaines règles légales et professionnelles, au risque de se mettre en situation délicate.

Choisir le bon statut juridique pour son entreprise individuelle

Parmi les différentes formes d’entreprises individuelles, deux se détachent particulièrement pour leur simplicité administrative et leur adaptabilité à un salarié : le statut de micro-entrepreneur et l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL).

Le micro-entrepreneur

Le statut de micro-entrepreneur, anciennement auto-entrepreneur, est idéal pour les salariés qui souhaitent tester une activité en parallèle de leur emploi.

Ce régime simplifié permet d’éviter la plupart des démarches administratives liées à la création et la gestion d’une entreprise.

Les principales caractéristiques du statut de micro-entrepreneur sont :

  1. Des démarches de création simplifiées, avec seulement une déclaration en ligne sur le site de l’URSSAF ou auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI);
  2. Un régime fiscal et social avantageux, avec des cotisations sociales calculées sur le chiffre d’affaires et un abattement forfaitaire pour le calcul de l’impôt sur le revenu;
  3. Une comptabilité allégée, avec uniquement la tenue d’un livre de recettes et d’achats et l’obligation d’émettre des factures respectant certaines mentions légales.

Néanmoins, le statut de micro-entrepreneur présente aussi quelques limites, notamment en ce qui concerne le montant maximum du chiffre d’affaires autorisé (72 500 € pour les prestations de services et 176 000 € pour les ventes de marchandises) et l’impossibilité de déduire ses charges réelles.

L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL)

Pour les salariés souhaitant développer une activité en parallèle de leur emploi, l’EIRL est une autre option intéressante. Cette structure juridique permet de protéger le patrimoine personnel du créateur d’entreprise en cas de difficultés financières.

Les principales caractéristiques de l’EIRL sont :

  1. La séparation entre le patrimoine professionnel et personnel grâce à la création d’un patrimoine d’affectation dédié à l’activité;
  2. La possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) afin de moduler sa fiscalité;
  3. Une comptabilité légèrement plus lourde qu’en micro-entrepreneur, avec notamment l’établissement d’une déclaration annuelle des résultats auprès des services fiscaux.

Être salarié et entrepreneur individuel est tout à fait envisageable, à condition de respecter certaines règles et de bien choisir son statut juridique.

Entre le micro-entrepreneur et l’EIRL, il convient de peser le pour et le contre en fonction de ses besoins, de son projet et de ses contraintes professionnelles.

Julien

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